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Friedrich Hölderlin, poète pré-néo-païen

Lorsque j’étais enfant

« Lorsque j’étais un enfant,
Un dieu souvent m’a sauvé
Des cris et des sollicitations des humains.
Je jouais, alors, sain et sauf,
Avec les fleurs du bois,
Et les brises du ciel
Jouaient avec moi.


Et, de même que tu mets
Le cœur des plantes en joie,
Quand elles tendent vers toi
Leurs bras délicats,
Tu as mis mon cœur en joie,
Ô Soleil, mon père ! Et tu étais
Mon calendrier préféré,
Ô Lune bénie.


Ô vous tous, Dieux
Amicaux et fidèles !
Si vous pouviez savoir
Comme mon âme vous a aimés !


Certes, je ne vous appelais pas
En ce temps-là par des noms, et vous non plus
Vous ne me nommiez pas comme les hommes se nomment
(Comme s’ils se connaissaient !).


Mais je vous connaissais mieux pourtant
Que j’ai jamais connu les hommes,
Je comprenais le silence de l’éther :
Je n’ai jamais compris la parole des hommes.


L’harmonie fut ma mère
Dans les bois qui fredonnent,
Et c’est parmi les fleurs
Que j’appris à aimer.


C’est dans les bras des dieux que j’ai grandi. »

(Bien que Friedrich Hölderlin (1770-1843) ait vécu avant que les mythes scandinaves ne soient connus du grand public, et avant qu’il ne soit attesté que les mythes scandinaves et les mythes germaniques étaient similaires, son oeuvre poétique est marquée par des références aux mythes grecs (il appelle par leurs noms gréco-romains le Soleil, la Lune, et le calendrier luni-solaire des anciens païens européens). Il va même plus loin, en affirmant un lien intime avec des puissances divines, qu’il voit dans la Nature – la Nature extérieure comme la nature humaine. Comme d’autres poètes romantiques allemands, son oeuvre a directement inspiré la naissance des premiers mouvements néopaïens européens, et a donc contribué à la renaissance actuelle des religions ethniques européennes.)

Da ich ein Knabe war

Da ich ein Knabe war,
rettet’ ein Gott mich oft
vom Geschrei und der Rufe der Menschen,
da spielt’ ich sicher und gut
mit den Blumen des Hains,
und die Lüftchen des Himmels
spielten mit mir.

Und wie du das Herz
der Planzen erfreust,
wenn sie entgegen dir
die zarten Arme strecken,
so hast du mein Herz erfreut,
Vater Helios!
und, wie Endymion,
war ich dein Liebling,
heilige Luna!

O all ihr Treuen
freundlichen Götter!
Daß ihr wüßtet,
wie euch meine Seele geliebt!

Zwar damals rief ich noch nicht
Euch mit Nahmen, auch ihr
Nanntet mich nie, wie die Menschen sich nennen
Als kennten sie sich.

Doch kannt’ ich euch besser,
Als ich je die Menschen gekannt
Ich verstand die Stille des Aethers
Der Menschen Worte verstand ich nie.

Mich erzog der Wohllaut
des säuselnden Hains,
und lieben lernt’ ich
unter den Blumen.

Im Arme der Götter wuchs ich groß.

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Le Cycle de Mai – partie 1

Scène de quête du 1er Mai en Lorraine (Trimazo)

   Sur les terres de France, le Cycle de Mai s’ouvre dans la nuit qui mène au 1er Mai. Ce n’est pas sous le nom de Beltane qu’on le célèbre. On le nomme généralement, tout simplement, Le Mai. En Bretagne c’est plutôt Kala-Hañv, Moselle germanique Hexenaat, et Walpurgisnacht en Alsace.

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Si on faisait le point sur Yggdrasill et les Neuf Mondes de la tradition scandinave ?

Entres autres à cause des comics américains, il règne une certaine confusion sur la nature et le nom des Neuf Mondes portés par Yggdrasill, l’arbre cosmique de la tradition scandinave. La manière dont ces neuf mondes sont reliés est aussi un grand sujet de débat, débat qui comme nous les verrons est loin d’être clôt. Le but ici est d’examiner précisément ce que nout dit la tradition scandinave, en donnant à chaque fois l’équivalent linguistique dans les autres branches de la tradition germano-scandinave (en particulier pour les Alamans, les Francs, et les Angles ; ainsi que dans les langues modernes : du vieux francique sont issus à la fois le néerlandais et les mots français d’origine germanique, comme par exemple Louis vient de Hlodwig, ou maréchal de marhskalk)

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L’ornithologie comme voie spirituelle

Soleil dans la brume bellovaque. Celle-ci se dissipe sur le chemin du bois, à mi-pente de la colline funéraire où l’on prie la Dame du Tilleul depuis plus longtemps qu’on y lit des livres. Battements de cœur et le sentier s’ouvre enfin parmi les hêtres, au milieu du tapis violacé où la jacinthe était annoncée par la pervenche. Je les salue comme un vieil ami – elles connaissent ce que je suis depuis plus de mille ans. Le maître est là, presque humain, avec un reflet sur le visage que celui qui sait voir seul verra, sans savoir quoi. Les autres sont là aussi, il leur rappelle que le silence des hommes a ici son royaume comme en tout ce qui est sacré : l’amour, le rêve, et la mort. Des murmures s’accrochent encore à nos pas tandis que nous avançons pour fuir la grand’route (loués soient les chemins de traverse qui nous sauvent du contre-sens).

Première station. Le mauvais œil du maître leur cloue le bec comme un cercueil. Chante, muse, ce qui est : chante-le comme miroir de ce qui fut et de ce qui sera. Chante ce qui est permanent, chante ce qui est éphémère ; chante, dans ce qui est permanent, ce qui change à chaque instant pour permettre cette permanence ; chante, dans ce qui est éphémère, ce qui toujours perdure pour permettre ce changement. Chante l’instant qui passe et l’éternel retour des formes.

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Chante, car de tout ce que disent les hommes, ce qui a le plus de valeur a d’abord été entendu. Mais pour qu’ils entendent, il faut déjà qu’ils écoutent ! Notre époque de raisonneurs aime surtout parler, plus que toute autre chose… Parfois elle pense, souvent c’est pire. Mais écouter ? Qui écoute encore de nos jours ? Qui sait écouter pour comprendre avec les oreilles ? On écoute les bons élèves d’autres élèves. La source, elle, semble être passée de mode. Le vrai rythme pourtant est celui des astres et du souffle, l’harmonie profonde est celle qui unit les contraires : elle les lie par la grande loi où l’aveugle sent le hasard, le borgne, le dieu, et le voyant, le cosmos. Nul mot ne se pose dessus ; sous ce poème, les feuilles sont encore vertes, et l’arbre vit.

Parfois le doigt du maître guide l’oeil vers sa proie, le plus souvent c’est le regard lui-même qui mène le regard. Cette autorité instinctive, loin des idoles rouillées qui demandent qu’on les couvre d’argent, cache sous l’écorce une âme d’or. Seulement de temps à autres un nom franchit la barrière de ses lèvres. Et le son devient chose.

Le chant, lui, n’est pas transcriptible. Seul un patient travail permet de le graver en soi ; aucun calepin ne s’interpose pour protéger de ce poinçonnage. Le savoir offert gracieusement à celui qui veut s’immerger dans les bois, cette « donnée » à portée de celui qui voudra se prendre au jeu, perce notre crâne et orne de ses entrelacs le revers du cuir chevelu. Comme un tatouage initiatique, l’information est surtout transformation. Puis la marche continue, de station en station, des bois aux champs en passant par les restes du vieux bocage, d’une époque où le mot « limite » avait un sens. S’y succèdent, comme en transe, ceux qu’on voit et entend, ceux qu’on voit passer sans les entendre, ceux qu’on entend chanter sans jamais les apercevoir, et ceux qu’on entend ni ne voit mais qui pourtant sont bien là. Surtout eux, d’ailleurs : les Esprits du sol, Ancêtres de pierre dont les os sont la craie blanche et le sombre silex de ce pays, eux qui vivent dans ce terroir et voient leurs vivants congénères y porter la mort, ayant relégué la vie à l’arrière-plan.

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D’autres que moi ont déjà décrété le recours aux forêts, car l’avenir naîtra de ceux qui trouveront pour sanctuaire la source de la plus longue mémoire, celle qui ne se tarit pas. Je rappellerai seulement que pour être invulnérable, il faudra aussi désoublier la langue des oiseaux. Reforgeons l’épée spirituelle, terrassons le dragon vautré sur son trésor. Alors nous comprendrons que ce que proclament sans cesse nos cousins à plumes, sous mille formes qui toujours reviennent, tient en deux mots : l’amour, et le je-suis-ici.

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Les vraies sources de la tradition celtique

Comme les anciens druides avaient pour coutume de ne pas mettre leur enseignement par écrit, beaucoup pensent que nous ne savons rien de la tradition celtique, tandis que d’autres inventent diverses fariboles qu’ils font passer pour authentiques, au nom d’une prétendue lignée secrète qui aurait traversé les âges (les filiations « néodruidiques », par exemple, ne renvoient qu’à la franc-maçonnerie anglaise et/ou aux travaux du faussaire Edward Williams dit « Iolo Morganwg », fondateur du Gorsedd du Pays de Galles). La méthode qui nous permet de démêler le vrai du faux et de retrouver la source de notre longue mémoire se nomme le reconstructionnisme celtique. Il ne s’agit pas de reconstitution historique, qui vise à reproduire à l’identique les apparences de l’ancien temps, mais d’une démarche qui nous permet de connaître notre héritage authentique afin de pouvoir en adapter l’expression matérielle aux contraintes de notre époque, sans altérer son message. Nous avons pour cela quatre type de sources : l’archéologie, la littérature, les survivances, et enfin les comparaisons.

L’archéologie a fait de nombreux progrès dans les dernières décennies, grâce à l’utilisation des analyses chimiques et génétiques, du satellite, des fouilles préventives systématiques avant chaque grand chantier. Nous savons maintenant que les Celtes de l’Âge du Fer, avant la conquête romaine, construisaient bien des sanctuaires, par exemple à Corent ou à Gournay-sur-Aronde, et ne se contentaient pas de pratiquer leurs cérémonies religieuses auprès des menhirs et des dolmens, érigés par des peuples bien plus anciens que l’arrivée de la culture celtique sur ces terres.

2464396Nous savons aussi qu’ils avaient parfois des statuettes en pierre des Divinités, et sûrement d’autres en bois qui n’ont pas survécu. Certains objets métalliques, comme le chaudron de Gundestrup, nous livrent aussi des représentations de mythes mettant en scène le panthéon celtique de l’Antiquité. Les rites pratiqués dans les sanctuaires ont laissé des traces, et la manière dont ces lieux étaient aménagés nous donnent aussi de précieux indices sur les rites qui s’y déroulaient. Enfin, de nombreux découvertes de l’époque gallo-romaine présentent des particularités fortes, qui parfois se relient directement à des périodes plus anciennes, et souvent ne trouvent aucun autre équivalent dans le monde romain. On est donc parfois bien en présence d’éléments purement celtiques, conservés grâce à l’usage massif de la pierre et des statues en lieu et place de matériaux périssables, et identifiables grâce à l’usage courant de dédicaces écrites. Le pilier des Nautes, retrouvé dans les fondations de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et représentant plusieurs Divinités gauloises, en est le meilleur exemple. pilier-nautesQuelques tablettes rédigées en gaulois, ainsi que des noms de personnes ou de lieux inclus dans des textes latins, nous permettent également d’avoir une bonne idée de ce qu’était la langue gauloise, et de savoir qu’une personne se définissait avant tout par sa filiation (X fils ou fille de Y). On a même retrouvé le calendrier de Coligny, rédigé en gaulois, plaçant les fêtes religieuses selon un calendrier complexe basé sur le rythme du soleil, de la lune, des planètes et des constellations.

Naturellement, ces éléments archéologiques restent trop peu nombreux, et le problème est surtout de savoir comment les interpréter. Nous disposons pour cela, encore une fois malgré le tabou sur l’écriture de l’enseignement druidique, de textes d’auteurs grecs et latins décrivant leurs voisins, ainsi que de cycles mythologiques irlandais et gallois, mis par écrit peu de temps après leur christianisation, et peu altérés. Les textes grecs et latins, un temps accusés d’être totalement mensongers, nous apportent de précieux éléments, même si certains sont à prendre avec un peu de recul, par exemple lorsqu’ils parlent des sacrifices humains, alors que l’archéologie nous apprend qu’il s’agissait d’une mesure exceptionnelle, généralement de nature judiciaire, chose répandue dans toutes les sociétés de cette époque. On apprend en tout cas que les druides forment une classe d’érudits étudiant pendant vingt ans des domaines aussi divers que la théologie, la philosophie, l’astronomie, les mathématiques, le droit, et la médecine. Ils sont assistés par deux autres classes : la première est celle des vates, des devins qui prédisent l’avenir, exercent la médecine par les plantes, et procèdent aux rites. La deuxième est celle des bardes, qui apprennent la musique, le chant, la poésie, et les mythes et les épopées du passé. Tous ces savants conseillent et sont assistés par des « chevaliers », une classe dirigeante et combattante. Les textes irlandais et gallois, eux, confirment l’existence d’une classe druidique basée sur le savoir, travaillant en partenariat avec des nobles combattants dont le roi est issu. Ces textes nous transmettent aussi de nombreux mythes, mettant en scène des figures divines qui se recoupent parfois avec les dieux gaulois que l’archéologie ou les textes latins nous décrivent. Ce panthéon riche et complexe varie en fonction du lieu et des époques, chaque Divinité féminine ou masculine revêtant plusieurs noms et plusieurs aspects. Tous les textes, en tout cas, confirment la doctrine druidique qui nous préconise qu’il faut « honorer les dieux, ne rien faire de mal, et cultiver le courage », ainsi que celle de la transmigration des âmes jusqu’à l’accomplissement de sa destinée. cucc81-chulainn-erinsaga-fullDe grands héros comme l’Irlandais Cù Chulainn atteignent ainsi la gloire éternelle par leur courage sans faille, et sont accueillis au pays de l’éternelle jeunesse, où ils dégustent les pommes d’or en compagnie de nos Divinités. Ce cycle de vie et de mort est rythmé par des rites dont les principaux sont ceux des saisons, correspondant aux quatre grandes fêtes de cycles mythologiques irlandais : Samhain (31 octobre), Imbolc (1er février), Bealtaine (1er mai), et Lughnasad (1er août). Ces fêtes correspondent à des annotations sur le calendrier de Coligny, qui les place dans un cycle luni-solaire qui fait qu’elles sont mobiles sur un intervale de quelques semaines selon l’année en cours.

Ces sources directes sont parfois incomplètes, mais nous pouvons heureusement aussi compter sur de nombreuses survivances. Celles-ci prennent deux formes principales : d’une part des récits populaires, comme le mythe arthurien, les contes, voire même des récits de la vie de certains saints ; et d’autre part des coutumes restées bien vivantes malgré la romanisation et la christianisation, de la France à l’Irlande. Les récits populaires doivent souvent être décodés, mais fournissent des éléments précieux. Le cas du cycle arthurien est le plus connu : il comprend plusieurs œuvres, écrites du XIe au XVIe siècle, dont la plupart du XIIe au XIIIe, en plein Moyen-Âge chrétien. La chevalerie médiévale est pourtant un réceptacle des valeurs celtiques d’héroïsme, de courtoisie, et prend comme un acquis la présence de puissances mystérieuses dans la Nature, qui peuvent aussi bien être favorables que défavorables aux hommes. On y trouvera donc la trace de certains héros ou même Divinités d’antan, comme le Roi-Pêcheur, qui ressemble fort aux dieux Nuada des Irlandais et au dieu Nudd des Gallois. Il est d’ailleurs le gardien du Graal, qui n’est autre que le chaudron de renaissance où sont plongées les âmes des trépassés, et dont elles ressortent pour s’incarner plus tard dans un autre corps. 4757713783_b2f16faf58_bLes contes reprennent souvent des éléments de l’imaginaire celtique, parfois de manière assez explicite comme dans certains chants du Barzhaz Breizh, collectés en Bretagne au début du XIXe siècle. Quant aux vies de saints, beaucoup ont été rédigées bien après la mort du personnage, et y incluent des éléments empruntés à la mythologie celtique. C’est d’autant plus flagrant quand on sait que l’authenticité de beaucoup de saints antiques est douteuse, ceux-ci ayant promus à ce grade sans l’accord de l’Église romaine. Il arrive donc parfois qu’il s’agisse seulement de Divinités ou de hérosch_ne_de_la_vierge_4_viroflay_yvelines. Cela nous amène aux coutumes : de nombreuses processions, sources sacrées, arbres à vœux, ont été intégrés à la religion chrétienne, parfois avec l’ajout d’un nom de saint ou d’une « Notre Dame »  comme unique retouche. Des pratiques rituelles liées aux menhirs et aux dolmens ont parfois même continuité jusqu’au XIXe siècle, voire jusqu’à aujourd’hui, avec la mention explicite de Génies de la nature, sous la forme de korrigans, de fées, etc, accomplissant des vœux. Les fêtes elles-mêmes, décrites dans les textes irlandais, ont survécu à divers degrés dans le monde celtique actuel et dans une moindre mesure dans certains terroirs francophones, nous apportant ainsi de précieuses coutumes concrètes et enracinées. Enfin, dans les pays où la langue celtique s’est préservée, comme en Irlande, nous disposons de codes de loi coutumière (par exemple le code de Brehon) mis très tôt par écrit, qui nous renseignent sur les coutumes et les valeurs des anciens. En particulier, l’être humain n’est jamais conçu comme un individu qui s’auto-définirait selon ses envies, mais comme une personne qui se définit par le réseau de relations dans lequel elle s’établit. Le premier et le plus important de ces liens est celui de la filiation : l’unité de base de la société est le foyer, lui-même inclus dans un clan (fine en vieil irlandais) regroupement tous les descendants d’un même aïeul. Ces clans sont fédérés au sein de tribus, qui peuvent désigner un roi pour arbitrer leurs différends et les représenter devant les Divinités. La profession joue aussi un rôle important : artisans, hospitaliers, combattants, poètes, médecins, occupent une place à part, devenant dans la société humaine le reflet de leur Divinité patronne dans le panthéon. Une autre source intéressante est la Carmina Gadelica, un recueil d’hymnes et de formules magiques collectés en Écosse gaélique entre 1860 et 1909 et donc plus ou moins christianisés. Cependant, l’esprit celtique transparaît souvent, et ils peuvent donc être ré-adaptés à notre religion. Enfin, même en France, plusieurs éléments sont directement d’héritage celtique : notre gastronomie, notre goût pour les calembours, la galanterie, les jeux de balle tels que le copie_de_insigne_a_lauriers_jaunes_01_xy_ws31795709football ou le rubgy (héritiers de la soule et cousins du hurling irlandais), l’escrime, l’équitation et le tir à l’arc, la savate française et la lutte bretonne (gouren), la chanson française, la musique bretonne et toutes nos danses traditionnelles, etc. Ce sont autant d’héritages qui nous relient à nos Divinités et à nos Ancêtres. De même, les vieilles traditions de chasse, de pêche, d’artisanat, de paysannerie et jardinage, d’herboristerie, de couture, de boulangerie, de tenue de maison et d’hospitalité, transmis de génération en génération, jouent ce rôle pour ceux qui les pratiquent.

Pour finir, afin d’être sûrs de ne pas faire fausse route ou de passer à côté d’éléments qui n’auraient été conservés ni par l’archéologie, ni par les textes, ni par les survivances, il convient de raisonner par comparaison avec d’autres religions proches et mieux préservées. Nous avons que la langue celtique fait partie de la famille des langues indo-européennes, fortement apparentées. Or, les différentes mythologies et religions indo-européennes que nous connaissons montrent également une structure similaire. Cette théorie, nommée « trifonctionnalité » par le chercheur Georges Dumézil, nous permet à la fois d’avoir un cadre général pour mieux comprendre la vision du monde celtique, et aussi d’éclairer certaines zones d’ombre. Par exemple, nous savons que la vision de la société se basait sur trois grandes classes : la première, celle des savants, des magiciens et des poètes, correspond bien aux druides et à leurs assistantes vates et bardes. La deuxième, celle des guerriers et des dirigeants, correspond à l’aristocratie gauloise dont nous parlent les textes latins sous le nom de « chevaliers », ainsi qu’aux héros des épopées irlandaises et galloises. Elle donnera d’ailleurs la chevalerie européenne une fois christianisée. La troisième est celles des producteurs : paysans et éleveurs, artisans, commerçants. Chaque classe dispose de coutumes propres et de Divinités patronnes, la société divine reflétant la société humaine. On trouve aussi une autre triade, celle de la pensée, de la parole et de l’action, qui se retrouve par exemple dans la devise des Fianna d’Irlande : « par la force de nos membres, par la pureté de nos cœurs, que nos actes suivent nos paroles ». Cette triade se retrouve aussi dans la répartition des rôles entre Sunplusofficiants dans les rites de l’Inde antique. Grâce à l’ancienneté de ses textes (3500 ans environ pour le Rig Veda, un recueil d’hymnes sacrés) et à la pratique ininterrompue de cette tradition jusqu’à aujourd’hui, l’Inde constitue aussi une source d’une importance primordiale. On  trouve même au Pakistan la tribu des Kalash, qui ont une mythologie et un mode de vie restés très proches des plus anciens textes védiques, et dont les pratiques religieuses sont donc une source inestimable. Pour autant, il n’est pas question de tout reprendre en bloc : nous disposons déjà des éléments celtiques décrits précédemment, qui ne sont pas remis en question. Pour combler les zones d’ombre, nous pouvons nous baser sur une méthode simple, celle du comparatisme : si un élément se trouve en Inde et dans d’autres traditions indo-européennes sur lesquelles nous avons des sources (par exemple la Grèce antique, la Scandinavie, Rome, ou les pays baltes qui furent convertis très tardivement), et alors il est très probable qu’il en ait été de même chez les Celtes, si cela ne contredit pas d’autres éléments dont nous sommes certains. Par exemple, nous avons ainsi une idée du style des hymnes chantés aux Divinités lors des rites, par1506490_1681592518795833_4475357171819027077_n comparaison entre les hymnes védiques indiens et les hymnes homériques grecs. Nous pouvons même avoir une bonne idée du principal rite d’offrande aux Divinités, en comparant la procédure indienne avec les sources gréco-romaines, et les indices trouvés en Scandinavie, d’autant plus que rien de tout cela ne contredit les fouilles archéologiques effectuées dans les sanctuaires. Il est aussi possible de reconstituer le banquet en l’honneur des Ancêtres, faisant là-encore écho à la fois à des découvertes archéologiques, à des coutumes survivant dans divers pays celtiques, au symbel scandinave et au symposion grec. Même le culte domestique, aux Génies de la demeure, aux âmes des Ancêtres et aux Divinités familiales, très bien décrit chez les Romains, se retrouve en Inde, en Scandinavie, et trouve un écho dans des coutumes celtiques ayant survécu par-delà les siècles.

C’est par ce travail minutieux, et en respectant cet ordre d’importance donnée aux sources, qu’il est possible d’affirmer que nous connaissons et pratiquons une religion celtique contemporaine. Pas en reproduisant à l’identique tout cela, mais en refusant les fariboles et les inventions présentées comme authentiques. On ne peut adapter que ce qu’on connaît. Les modes bouddhisto-amérindiennes, la Wicca de contrebande amalgamée au New Age, l’occultisme judéo-chrétien introduit par le biais d’un « néo-druidisme » né dans les cercles de la franc-maçonnerie anglaise, ne font pas partie de la tradition celtique. Au contraire, l’archéologie, la littérature, les survivances et la comparaison avec le reste du monde indo-européen nous fournissent largement de quoi construire une religion vivante, fidèle à la vision du monde traditionnelle, et adaptée à notre contexte.

Matolitus

Le clan Beltan essaye d’appliquer cette méthode pour reconstruire les anciennes traditions et les adapter au contexte actuel. Aujour’hui, en France, les groupes néodruidiques appliquant cette méthode avec le plus de rigueur sont le nemeton Uiduaranda et  la Celtiacon Certocredaron Credima, qui dispose d’un sanctuaire en Provence, le nemeton Rennina. Vous pouvez les contacter pour plus d’informations ou pour demander à participer à leurs rites.

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La nature, cette force qui terrorise l’Homme

La transition écologique, ce n’est pas un monde d’éoliennes au garde à vous plantées dans le gazon bien ras ou le champ d’OGM bien carré. C’est dépasser enfin la peur que nous inspire le foisonnement de la vie. Alors, et alors seulement, nous pourrons envisager une société d’écologie intégrale.

Source : La nature, cette force qui terrorise l’Homme

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Interview d’identitaires amazoniens

 

Les réactions de ces indigènes d’Amazonie, face à ces images de l’Occident moderne, s’articulent autour de deux grands axes :

  1. Ce n’est pas notre coutume. On ne comprend pas (ou « on trouve ça triste », ou hilarant). Mais si c’est la vôtre, pourquoi pas.
  2. Ce n’est pas bien. Les plantes ont un esprit. Ca nous inquiète. On a remarqué des changements. Il faut plus chaud qu’avant.

Une réponse sort clairement de ce cadre, celle à la prestation de Maria Callas (cantatrice née en 27 before present, c’est-à-dire en l’an 1923 de l’ère chrétienne). Ils indiquent clairement ne pas comprendre, ne pas savoir comment réagir, mais être respectueux et touchés d’une manière inexprimable, parce que « il y  a quelque chose de sacré« . D’une manière assez intéressante, cela ne s’applique pas à Mickael Jackson (showman né en l’an 8 de l’Anthropocène, c’est-à-dire en l’an 1958 de l’ère chrétienne).

Le mot de la fin est également très éclairant.

« Est-ce que vous avez pas peur, en voyant ces images, d’être mangés par ce monde, engloutis par ce monde ?

– Bien sûr que nous sommez très inquiets. D’ailleurs, si on vous a permis de nous filmer, c’est pour que vous montriez aux Blancs qui nous sommes. On sent la pression de l’homme blanc qui monte tout autour de nous et de notre forêt. Que vous le vouliez ou non, nous résisterons, et nous nous battrons pour que vous ne souilliez pas notre terre. »

Encore une fois, Un Tiers Chemin ré-affirme sa position : tous les peuples indigènes de la planète sont objectivement alliés face à la mondialisation libérale qui menace la transmission de leur patrimoine écologique, de leur identité ethnique et de leur héritage culturel.

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Dendrolâtrie : le culte des arbres

Il est très courant das les religions traditionnelles de vénérer des arbres, soit directement, soit comme réceptacle de la présence d’une divinité (on le voit encore aujourd’hui dans le chamanisme mongol, shintoïsme, hindouïsme, animisme africain, etc). La chose est aussi encore bien vivante en Europe, avec le sapin de Noël et la couronne de houx, mais aussi avec des arbres intégrés dans les cultes chrétiens, comme les chênes pouilleux, les arbres à clous (souvent des chênes ou des tilleuls), ou les chênes de la vierge.

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Arbre à clous, Herchies, Belgique

On pense parfois que ce culte des arbres, en Europe, aurait été uniquement d’origine celtique ou germanique. Ce texte de l’auteur romain Pline l’Ancien nous prouve le contraire :

« Les arbres ont été les temples des divinités ; et encore aujourd’hui les campagnes, conservant dans leur simplicité les rites anciens, consacrent le plus bel arbre à un dieu. Et, dans le fait, les images resplendissantes d’or et d’ivoire ne nous inspirent pas plus d’adoration que les bois sacrés et leur profond silence. Chaque espèce d’arbre demeure toujours dédiée à une même divinité, le chêne à Jupiter, le laurier à Apollon, l’olivier à Minerve, le myrte à Vénus, le peuplier à Hercule. Bien plus, les Sylvains, les Faunes, des déesses, des divinités spéciales sont, dans nos croyances, chargées du soin des forêts, comme d’autres divinités président au ciel. » (Pline l’Ancien, Histoire Naturelle 12, 3-5)

Rappellons qu’en l’an 743, le concile de Leptines interdit encore, dans son Indiculus superstitionum et paganiarum, « les sacrifices dans les bois qu’on nomme nemeton » (point VI).

Dans la tradition germano-scandinave, on associe le frêne à Odin ; le sureau, le genévrier et le lin à sa compagne ; le chêne à Thor ; le sorbier et les céréales à son épouse Sif ; la camomille sauvage à Balder ; les pommiers à Idunn. Les bouleaux et les ifs, symbolisés par les runes b (Berkana) et ï (Eïwaz), ont également tendance à être la demeure d’un esprit, de même que les prunelliers ou les aubépines, représentés par la rune th (Thurisaz).

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Arbre sacré, source de Madron, Cornouaille britannique

Chez les Gaulois, on associe le chêne à Taranis (Maxime de Tyr, Dissertations, VIII, 8 : « Les Celtes rendent un culte à Zeus, mais l’image de Zeus, chez les Celtes, est un grand chêne »). C’est sans doute pour cette raison, et pour le caractère sacré du gui de chêne, que leur abattage était interdit sans autorisation d’un druide ; et pour cette raison aussi que le mot français chêne vient d’un des trois mots gaulois le désignant (cassanos, deruos, tannos) et non du latin quercus. Les autres arbres ont des liens moins nets avec une divinité, mais le pommier (immortalité, cf. Avallon = Ynys Afallach en gallois, l’île des pommes), le noisetier (sagesse), le hêtre (inscriptions « Deo Fago », au dieu hêtre, en Gaule Aquitaine), sont également sacrés. Dans l’alphabet oghamique irlandais, cinq signes ont clairement un nom d’arbre : le chêne, le sorbier, l’aulne, le noisetier et le bouleau. Chez les Gallois, Yspaddaden Penkawr, l’équivalent du Balor gaélique, le chef des Géants, a un  nom qui signifie très exactement « Aubépine, Chef-des-Géants ». Enfin, en Bretagne, les buissons d’ajoncs servent de refuge aux âmes des morts, il faut donc éviter de les déranger pendant la nuit (particulièrement le 31 octobre et le 30 avril, quand le voile entre les mondes est le plus fin).

Quant aux Baltes, le chêne y est aussi associé au dieu du tonnerre, Perkûnas. Dans les Balkans, le bouleau est associé au personnage de Baba Marta, le grand-mère du printemps.

Dans tous les cas, les manières de procéder au culte des arbres sont assez simples : ne pas les abattre, ne les tailler que si besoin ou pour collecter un peu de bois à usage rituel conformément aux traditions, déposer des offrandes (rubans autour des branches sans trop les serrer, dépôt de fleurs ou de biscuits, libations). La prière n’a guère besoin d’être longue, il suffit par exemple de le toucher de la main droite en disant « Salut à toi, arbre sacré ! Je te remercie pour tes bienfaits ».

Notez aussi que, si vous vivez en appartement, il est souvent possible d’avoir des versions bonsaï de ces arbres ; bien que le débat reste ouvert pour savoir si c’est bien respectueux ou conforme aux traditions européennes, le Chat Poron en est assez partisan comme solution alternative.

Chez les Celtes, l’idée d’un Arbre-Monde était probablement bien ancrée aussi. Cette croyance semble avoir perduré dans des textes bretons en latin jusque dans le Haut Moyen-âge… Dans un passage de la vie de saint Judicael on peut lire : « il vit dans un rêve la montagne le plus élevée située au milieu de son pays de Bretagne, c’est-à-dire en son point central [ombilic], sur laquelle se trouve un sentier difficile d’accès. Et là, au sommet de la montagne, il était assis lui-même dans une chaire d’ivoire. Et devant ses yeux se dressait un poteau d’une taille prodigieuse en forme de colonne ronde, implanté dans la terre par des racines, fixé au ciel par ses branches, dont le fût s’étirait tout droit de la terre jusqu’au ciel. » (‘Orbituaire de Saint-Méen’, BNF ms 9889 ; Fol. 121r / cité par Bernard Merdrignac, ‘D’une Bretagne à l’autre – Les migrations bretonnes entre histoire et légendes’, éd. Presses Universitaire de Rennes, coll. « Histoire », 2012 ; page 236 : « vidit in sompnis montem excelsissimum esse constitutum in medio sue regionis Britannie, id est in umbilico, per quem ambulandi callis difficilis inveniebatur. Et ibi, in cacumine montis ipsius in cathedram eburneam seipsum consedentem. Et in conspectu ejus erat stans postis mire magnitudinis in modum columpne rotunde, radicatus radicibus in terra, firmatis ramis in celo, cujus hastile rectum a terra pertigebat celo tenus. »).

Il est intéressant de noter qu’un texte 
irlandais, la Veillée de Fingen, conservant d’importants 
motifs cosmogoniques, signale, parmi les «merveilles» 
apparues suite à la naissance du futur haut roi Conn, d’abord 
le surgissement d’un fleuve, la Boyne, du puits de Nechtan - 
nous y reviendrons -, puis un arbre, évidemment l’arbre du 
monde, aux abondants fruits et ayant survécu au déluge, 
puis l’apparition de Fintan, homme immortel et protéiforme, 
suivi des talismans des dieux, et enfin, avant de s’intéresser 
plus spécifiquement aux hommes, cinq routes, qui partagent 
l’Irlande et arrivent à Tara, centre sacré de l’île. Or l’Irlande 
était anciennement divisée en cinq parties, une centrale et 
quatre périphériques, à chaque orient.
(Patrice Lajoye, L'arbre du monde - la cosmologie celte)
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Deux textes authentiques sur l’oracle runique

Sur internet, la divination runique est le royaume des fantaisies personnelles et de l’ésotérisme judéo-chrétien. Le prétexte en est bien souvent que, comme « on a aucune source écrite », il faudrait soit 1) tout réinventer, soit 2) faire confiance aveuglément à des gourous, qui descendraient d’une lignée de sorcières top secrète, ou auraient une révélation cosmique (et souvent des bouquins à vendre, qui comme par hasard correspondent parfaitement aux attentes consuméristes du public visé). Naturellement, cela ouvre la porte aux sceptiques, qui s’appuient sur quelques universistaires hyper-critiques pour dire que la divination runique est une fumisterie qui n’a jamais existé.

Par chance, nous disposons de quelques textes authentiques sur l’oracle runique dans les traditions germano-scandinaves. Le premier exemple est de Tacite, auteur romain du Ier siècle qui décrit les coutumes des Germains.

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Une interprétation contemporaine par Aranna Renard

« [Les Germains] sont parmi ceux qui accordent le plus d’attention aux auspices et aux oracles. Leur coutume en matière d’oracles est très simple : ils découpent en baguettes un rameau coupé à un arbre fruitier, et ils les jettent, marquées de certains signes, pêle-mêle et au hasard, sur une étoffe blanche. Tout de suite après, le prêtre de la communauté si c’est une consultation publique, mais le père de famille lui-même si c’est une affaire privée, en priant les Dieux et en regardant le ciel, en lève trois, une par une, et les interprète après les avoir soulevées, en conformité avec le signe dont elles ont été marquées précédemment. En cas de réponse négative, aucune consultation le même jour sur la même affaire ; mais en cas de réponse positive, la garantie des auspices est également exigée. Car cela aussi est connu ici : interroger les voix des oiseaux et leurs manières de voler. »

Tacite, la Germanie, X (trad. du Chat Poron, d’après Doneau, 1911 ; J.-L. Burnouf, 1859, les Editions du Porte-Glaive, 1990 ; et New Northvegr Center, 2015).

Ensuite, concernant le fait de discuter à tort et à travers de ce type de pratiques ésotériques, et de monnayer ces informations sur internet (quelle que soit par ailleurs la qualité de ces informations), l’avis d’Odin à ce sujet nous est bien connu :

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Odin (Lindby, ère viking)

« Quand tu as essayé
De suivre la trace des runes,
Celles que les puissances suprêmes
Firent pour leur famille divine
Et qu’a colorées l’Immense Chantre [Óðinn],
Il vaut mieux rester silencieux. »

Hávamál, §80 (trad. du Chat Poron, d’après H.A. Bellows, B. Thorpe, et Y. Kodratoff)

C’est cette strophe qui sera la ligne directrice du blog en matière d’articles sur les runes. Le commentaire d’Yves Kodratoff à ce sujet est d’ailleurs plein de bon sens :

« Cela ne contredit-il pas l’autorisation de transmettre des connaissances ? Non, parce qu’il y a d’autres façons que verbales de transmettre des connaissances et ces autres modes de communication sont les plus sages. Vous allez me dire que j’ai fait un livre sur les runes, moi aussi. Si vous le lisez, vous verrez que je me contente de rétablir des connaissances qui ont été étouffées par l’immense brouhaha qui accompagne maintenant l’usage des runes. Je ne dis jamais comment les utiliser, ce qu’on me reproche, mais vous connaissez maintenant la raison de ma discrétion.« 

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Aéroport de Notre Dame des Landes, un enjeu de société

Ce projet d’aéroport masque derrière des réalités économique et environnementale un réel changement de culture. Se pose en effet le choix entre deux mondes. D’une part celui tendant vers toujours plus de mondialisation, de croissance urbaine, fondé sur une vision du développement datée des trente glorieuses et visant à construire, s’étendre toujours plus. D’autre part la défense de notre maison commune, la préservation des modes de vie traditionnels, de l’ancrage local, de l’enracinement et quelque part de la décroissance au profit de la sauvegarde de notre modèle de société. En somme les tenants de la mondialisation désincarnée face aux défenseurs d’une société enracinée.

Il est amusant de voir toujours les mêmes « progressistes » soutenir l’aéroport au nom de la marche inéluctable du temps. Alors que ce sont les idées qui mènent le monde, les leurs semblent pourtant en décalage avec la tendance actuelle favorisant de plus en plus les circuits courts, la consommation bio et locale, et le développement durable. Nous y trouvons la petite et moyenne bourgeoisie de l’Ouest, soucieuse d’assurer le développement économique de la région, et dont les représentants des Républicains et du PS font cause commune pour défendre le projet coûte que coûte. Alors que la majorité des élus locaux, toutes tendances politiques confondues, soutiennent le projet, l’avis de la population est bien plus mitigé (les sondages indiquent mêmes qu’une large majorité de français y est opposée). Ecolos, Cathos (cf. l’appel des chrétiens contre NDDL), paysans, altermondialistes, gauchistes, conservateurs traditionnalistes s’unissent dans une légion tout aussi hétéroclite.

Source : Aéroport de Notre Dame des Landes, un enjeu de société

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