Musique

Quand le gouvernement irlandais paye des païens pour mettre en musique un mythe

A Chonaire est une composition musicale en gaélique irlandais moderne, qui raconte les événements décrits dans le texte mythologie du Togail Bruidne Dá Derga (Destruction de la Résidence de Dá Derga), c’est-à-dire la mort du Haut-Roi d’Irlande Conaire Mór.

Collaboration entre la musicienne Muireann Nic Amhlaoibh et l’archéologue et folkloriste Billy Mag Fhloinn, tous deux acteurs du projet Pagan Rave qui mêle activités artistiques et néopaganisme irlandais, le projet a été financé par le gouvernement irlandais et par le conseil des Gaeltacht (zones autonomes où le gaélique irlandais est couramment parlé comme langue maternelle).

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Hymnes païens : à la muse Calliope et à Apollon (par Mésomède)

Ἄειδε μοῦσά μοι φίλη,
μολπῆς δ’ ἐμῆς κατάρχου·
αὔρη δὲ σῶν ἀπ’ ἀλσέων
ἐμὰς φρένας δονείτω.

Καλλιόπεια σοφά,
μουσῶν προκαθαγέτι τερπνῶν,
καὶ σοφὲ μυστοδότα,
Λατοῦς γόνε, Δήλιε, Παιάν,
εὐμενεῖς πάρεστέ μοι.
Chante pour moi, Muse amicale,
Et fais débuter mon chant,
Envoie moi un souffle depuis tes clairières
Pour agiter mon esprit.

Sage Calliope,
Meneuse des réjouissantes Muses
Et habile initiatrice aux Mystères !
Enfant de Letô, Dêlien, Péan !
Favorisez-moi par votre présence !
(Hymne de Mésomède, à la muse Calliope et à Apollon)

Thanasis Kleopas chante, en grec ancien, un hymne païen du poète Mésomède de Crète (IIe siècle de l’ère chrétienne) pour Calliope (muse de la poésie épique) et pour Apollon Péan (maître des chants rituels), seigneur de l’île sacrée de Dêlos.

Autres interprétations : arrangement acoustique de Stef Conner, puis version dub / ambient.

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En avel a-benn (Par vent contraire) [Denez PRIGENT]

EN AVEL A-BENN

En avel a-benn ni ‘ziwano,
Ni a gresko, ni a zesko.
En avel a-benn ni a c’hlazo,
Ni a vrousto, ni a vleunio.
En avel a-benn ni ‘weñvo,
Ni ‘zisec’ho ha ni ‘gollo.
En avel a-benn ni ‘ouelo,
N’eus forzh ni ‘gendalc’ho atav !


En avel a-benn ni ‘goshaio,
Ni ‘galedo, ‘n em zifenno.
En avel a-benn ni a frouezho,
C’hoazh hag adarre, diarzav.
En avel a-benn ni ‘hado,
Ni ‘eosto ha ni ‘drec’ho.
En avel a-benn ni ‘gano,
Ha tu an avel ni ‘cheñcho !

(Denez Prigent)

PAR VENT CONTRAIRE

Par vent contraire nous germerons,
Nous croîtrons, nous apprendrons.
Par vent contraire, nous verdirons,
Nous bourgeonnerons, nous fleurirons.
Par vent contraire, nous nous fanerons,
Nous nous dessécherons et nous perdrons.
Par vent contraire nous pleurerons :
Peu importe, nous persévérerons toujours !


Par vent contraire nous vieillirons,
Nous durcirons, nous nous défendrons.
Par vent contraire, nous fructifierons,
Encore et toujours, sans relâche.
Par vent contraire nous sèmerons,
Nous moissonnerons et nous vaincrons.
Par vent contraire nous chanterons,
Et le sens du vent, nous le changerons !

(Denez Prigent)

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« Maypole song from Summerisle », un chant pour l’Arbre de Mai

Dans les bois j’ai vu un arbre
C’était un très bel arbre :

{Ce bel arbre avait un tronc
Et sur ce tronc, y’avait une branche,
Sur cette branche, y’avait un nid,
Et dans ce nid, y’avait un oeuf,
Dans cet oeuf, un oisilon,
Qui perdit une petite plume
De la plume, on fit un lit…

Sur ce lit, y’avait une fille,
Sur cette fille, y’avait un gars,
De ce gars, une semence,
De la semence, un p’tit garçon,
Le garçon devint un homme,
Pour cet homme, on fit une tombe,

Par-dessus la tombe, un arbre…

C’est l’été ! c’est l’été ! c’est l’été ! c’est l’été ! c’est l’été !

(bis repetita)}

L’Arbre de Mai (film : The Wicker Man)

Et, quand même,les paroles originales :

In the woods there grew a tree
A fine, fine tree was he

On that tree there was a limb
And on that limb there was a branch
On that branch there was a nest
And in that nest there was an egg
In that egg there was a bird
And from that bird a feather came
Of that feather was a bed

On that bed there was a girl
And on that girl there was a man
From that man there was a seed
And from that seed there was a boy
From that boy there was a man
And for that man there was a grave
From that grave there grew a tree

In Sumerisle, Sumerisle, Sumerisle, Sumerisle, Sumerisle

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Hymnes à la Terre

En cette journée internationale de la Terre, un hymne dédié à celle-ci. Žemyna est la déesse balte de la Terre (žemė en lithuanien moderne). On lui versait de la bière au début de chaque grande fête, après avoir trinqué en son nom. Avant de semer, il était et est toujours coutume d’enterrer un pain, fait à partir de la récolte précédente, pour remercier la Terre de ses bienfaits

Zemyna.

Il était également courant de s’allonger pour l’embrasser, ce qui évoque certaines pratiques grecques concernant les divinités souterraines. En fait, dans les traditions religieuses européennes, les seuls actes « d’abaissement » (s’agenouiller, se courber, …) ont pour sens d’honorer ce qui se trouve sous nous, pour s’en rapprocher. Les entités célestes n’ont nul besoin qu’on se diminue devant elles : par leur nature même, elles nous sont supérieures, et en nous adressant à elles il convient de les regarder, car le contraire serait impoli. C’est donc tout naturellement qu’on fixe leur idole dans les yeux, ou qu’on lève le visage vers la voûte céleste, bras écartés en signe de salut.

On peut trouver de nombreuses équivalentes à cette déesse-Terre chez les autres peuples indo-européens : Gaïa chez les Grecs, Prithvi (aussi nommée Bhumi), l’épouse de Dyaus Pitar, le Père Céleste des Hindous, … Voici donc d’autres exemples d’hymnes à la Terre divine. Pas de très net équivalent de la Terre personnifiée chez les Celtes, mais beaucoup de déesses y sont reliées ; et comme on dit on breton, re gozh an Douar evit ober goap anezhi (la Terre est trop vieille pour qu’on se moque d’elle).

En bonus, deux hymnes en grec, malheureusement sans mélodie conservée.

Hymne homérique à la Mère de Dieux

Chante-moi un hymne à la Mère
de tous les Dieux et de tous les hommes,
Muse harmonieuse, fille du grand Zeus !
Le son des krotales et des tympans lui plaît,
et le trépignement des pieds,
et le hurlement des loups,
et le rugissement des lions féroces ;
et les montagnes sonores lui plaisent,
de même que les gorges boisées.
Je te salue ainsi par mon chant,
Toi et toutes les Déesses.

Si cet hymne est très ancien et sans auteur connu, le second est plus récent, puisqu’il date de « seulement » seize siècles. Il a été écrit par Julien le Philosophe, dernier empereur romain païen.

Hymne à la Mère des Dieux (Julien le Philosophe)

Ô Mère des dieux et des hommes,
Toi qui partages le trône de Zeus
Et qui évalue chacune de ses décisions,
Ô source des dieux de l’esprit,
Qui poursuis ta course, inaltérable,
De même que nos alliés divins,
Toi qui reçois d’eux la vie
Et l’accorde toi-même aux dieux ;

Ô déesse pourvoyeuse de vie,
Providentielle conseillère,
Et créatrice de nos âmes,
Ô toi qu’aime le grand Dionysos,
Qui sauvas de la mort le dieu Attis
Après qu’il ait été abandonné à la naissance
Et qui le ramena quand il descendit
Dans la caverne des nymphes.

Ô toi qui donne tout ce qui est bon
Aux dieux de l’esprit,
Et qui remplis de toutes choses
Le monde que nous percevons,
Donne nous tout ce qui est bon !
Accorde à tous les hommes la joie,
Et la plus grande joie de toutes,
La connaissance des dieux.

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Jare Gody : équinoxe & musique polak

Trois morceaux de musique traditionnelle pour accompagner Jare Gody, la célébration polonaise de l’équinoxe de printemps.

Plus de détails sur les rites de Jare Gody dans un prochain article, n’hésitez pas à vous abonner par mail (en haut à gauche) ou par la page Facebook du Chat Poron !

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An hini a garan : Chanson à celle que j’aime tant

Celle que j’aime tant

Celle que j’aime tant, j’aimais sa douce voix
Quand nous étions si près, elle si près de moi,
Mon cœur n’en aimait qu’une, une seule, et j’entends
Toujours sa douce voix, celle que j’aime tant.

Celle que j’aime tant est perdue à jamais ;
Elle est partie si loin, ne reviendra pas mais
Je l’appelle en chantant, et je chuchote au vent,
Je l’appelle en chantant, celle que j’aime tant.

Celle que j’aime tant, un soir elle m’a laissé,
Pour des pays lointains qui n’ont pas de passé,
Pour des pays lointains et leur pain du migrant ;
Perdue, perdue un soir, celle que j’aime tant.

Et les paroles originales :

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Wassail : chanson, don et arbres sacrés

« Here we come a-wassailing », ou plus simplement « Wassail song », est un chant traditionnel anglais, datant au moins de la fin du Moyen-Âge. Le wassail est une coutume germanique qui consiste à porter un toast en l’honneur de quelqu’un tout en lui disant waes hael, qu’on peut traduire par « salut à toi » ou « sois béni ». La personne ainsi honorée devait répondre drinc hael, « bénie soit ta boisson ». Nous perpétuons d’ailleurs une forme de cette tradition chaque fois que nous trinquons, et elle reste donc particulièrement vivace chez nos amis slaves. De nombreux groupes païens utilisent ces formules chaque fois que la corne sacrée passe de main en main pendant le symbel, le banquet rituel semblable à celui qui sert de cadre au Banquet de Platon.

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