La plus ancienne attestation du sapin de Noël est celle de Friburg im Brisgau en 1419, en terres alémaniques. A tout seigneur, tout honneur !
Archives mensuelles : décembre 2015
Comment fêter les Douze Nuits de Yule ?
Vous pouvez trouver à cette adresse la version 2015 du guide « Les Douze Nuits de Yule, fêter le solstice d’hiver dans la tradition germano-scandinave », réalisé par le Clan Ostara : Les Douze Nuits de Yule
L’année est sans doute le meilleur moyen de saisir la nature cyclique de notre existence. On est souvent trop habitué à la succession des aubes et des crépuscules, et trop occupé au quotidien, pour les célébrer dignement. La lune a été bannie de notre vision du monde ; et les évènements de la vie, de la naissance au décès, sont trop espacés pour faire transparaître nettement la courbure du temps qui les relie.
Le calendrier annuel, lui, montre clairement le flux et le reflux des jours et des nuits. Il comporte un point d’inflexion fondamental : la période du solstice d’hiver, où les jours sont les plus courts mais pourtant marquent le début du racourcissement des longues nuits glacées. Des constructions mégalithiques telles que le cairn de Gavrinis ou le tumulus de Newgrange sont orientées au lever du soleil à cette date, indiquant qu’elle est considérée comme sacrée en Europe depuis au moins 5500 ans. Aucune trace de sa célébration par des druides ne nous est parvenue, mais les traditions baltiques (Kučios et Kaledos), slaves (Korochun ou Koliada), romaines (Saturnales, puis le Dies Natalis Solis Invicti) et scandinaves (Jul) montrent qu’ils s’agissait d’une période particulière dans le calendrier européen.
Résurgence du zoroastrisme au Kurdistan irakien
Face à la pression du fanatisme de leurs voisins arabes, des Kurdes irakiens ont célébré le 1er mai dernier, autour d’un grand feu sacré, un rite de ré-adoption des coutumes zoroastriennes après plusieurs siècles d’islamisation forcée. Mise à part la minorité yézidie, qui en pratique une version spécifique, cette religion avait disparu du Kurdistan, et ne persistait que faiblement en Iran (30.000 adeptes) et en ailleurs en exil (170.000 adeptes, la plupart en Inde dans la communauté pârsi). Le gouvernement autonome du Kurdistan irakien a reconnu cette nouvelle communauté religieuse et travaille à ce que leur juste place dans la société soit garantie, et ce d’autant plus qu’elle signifie un retour aux sources de la culture kurde.
Le zoroastrisme est une religion monothéiste non-abrahamique, c’est-à-dire qu’elle n’est pas issue du judaïsme. Il s’agit d’une réforme, par le prophète Zarathustra, de la religion traditionnelle des Perses, peuple indo-iranien. Malgré ces changements importants dans la religion, les rites gardent la trace de l’antique paganisme indo-européen, par exemple dans le précepte « Humata, Hukhta, Huvarshta » (bonne pensée, bonne parole, bonne action) ou dans la persistance de divinités en tant qu’émanations ou serviteurs du dieu suprême, Ahura Mazda.
La communauté est morte, vive la communauté !
Un article visionnaire et très fouillé sur la notion de communauté, comme recours à la marchandisation du monde et à la société du spectacle. Prenez le temps de lire, ça vaut le détour.
Des craintes d’une montée des “communautarismes” en passant par les références aux “communautés religieuses” dans le débat public, la communauté est aujourd’hui un terme qui revient souvent dans le débat public. Pourtant, à l’instar d’autres mots galvaudés par un usage surabondant et médiatique tels que “populisme” ou “démocratie”, ce dernier ne semble guère précisé lors des discussions. S’il a une connotation positive dans la bouche des anglo-saxons – plus particulièrement Américains –, il revêt une signification foncièrement péjorative chez les Français. La lecture de l’article de Pierre Ansay sur l’œuvre du célèbre communautarien américain Michael Sandel – « Michaël Sandel et les fondamentaux de la philosophie communautarienne » publié dans Politique, n°81 – nous offre l’occasion de revenir sur la question de la communauté, question trouble et large s’il en est, mais centrale tant elle touche à une myriade d’autres sujets.
Individualisme et société
« Il n’y a pas de politique sans société…
Voir l’article original 4 859 mots de plus
SOLUTIONS TRADITIONNELLES VS PATRIARCAT TECHNICIEN
En s’appropriant les semences, les grandes firmes OGM mènent une réelle révolution chimique qui nie le droit des agriculteurs, en majorité des agricultrices, à cultiver leurs propres semences, alors même que celles-ci sont plus nutritives et plus résilientes.
La question des semences, déplore Vandana Shiva, n’a été traitée durant cette COP qu’à travers le vocabulaire de l’innovation technique et de l’ingénierie, niant explicitement le savoir traditionnel des autochtones, en semblant croire que les semences n’avaient jamais existé avant la civilisation occidentale. Une logique patriarcale, qui mise tout sur la technique et la concurrence, postule que la nature et les femmes ne sont pas productives par elles-mêmes. Ce faisant, les femmes comme la nature se révèlent victimes du même état d’esprit occidental, technicien, capitaliste, masculiniste. Vandana Shiva parle de catégories patriarcales « fossilisées » (comme l’énergie fossile, précise-t-elle), parmi lesquelles elle compte les mots « innovation », « performance », « rentabilité ». Et d’en appeler à un renversement de la privatisation du vivant, qui doit être remis entre les mains des femmes. Fatou Ndoye dresse elle aussi un diagnostic sans appel de la situation des femmes africaines, victimes de la dégration de l’environnement et des ressources, ainsi que de l’émigration masculine. Elle insiste sur toutes les initiatives portées par des femmes au Sénégal : reboisement de la mangrove, activités d’ensemencement, valorisation des connaissances locales.
Voilà l’un des mantras de ce colloque : revaloriser les savoirs-faire traditionnels, locaux, portés par des femmes souvent non-diplômées, mais fortes de leur expérience. En bas, les écrans plats continuent pourtant à vendre leurs techniques innovantes, porteuses de croissance et de progrès. Fatou Ndoye, Hindou Oumarou et Vandana Shiva, elles, nous disent que les solutions simples existent déjà, que les femmes les connaissent, qu’il n’y a pas besoin pour cela d’investir des millions dans la recherche, mais seulement de faire confiance aux populations locales. « Les solutions sont là, insiste Vandana Shiva, mais un pouvoir irresponsable et aveugle refuse de les prendre au sérieux ».
Source : Greenwashing vs. Ecoféminisme : ce que j’ai vu à la COP 21
COP21 : Les peuples indigènes ont un rôle primordial à jouer dans la lutte contre le changement climatique
Source : Survival France
Alors que les peuples indigènes font partie des populations les plus affectées par le changement climatique, ils ont largement été exclus des contributions nationales présentées par les Etats participant à la 21e Conférence sur le Climat (COP21). Pourtant, ils sont les meilleurs gardiens de leur environnement naturel et peuvent contribuer à lutter contre le changement climatique grâce à leurs savoirs traditionnels.
La COP21, qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre, rassemblera 40 000 personnes représentant 195 États. Elle vise à parvenir à un nouvel accord universel pour limiter le réchauffement climatique à 2° d’ici 2100 impliquant l’engagement des États à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à trouver un accord sur le financement des politiques climatiques.
Un rapport récemment publié par l’ONG Rights and Resources Initiative (RRI) a révélé que parmi les gouvernements présents lors de la COP21, peu ont déjà mentionné les droits des peuples indigènes dans leurs politiques environnementales ou de conservation de la nature. De plus, dans leurs contributions pour la Conférence, 26 des 47 pays étudiés n’ont fait aucune référence aux pratiques des peuples indigènes liées à la gestion des terres.

Davi Yanomami et Raoni Kayapo, militants indigénistes. (C) Camilida Almeida/ Survival
Malgré leur exclusion des principales discussions, des centaines de représentants indigènes du monde entier, tels que les activistes Davi Yanomami, Mauricio Yekuana et Raoni Kayapó seront présents tout au long de la COP21 pour faire entendre leurs voix.
Davi Yanomami a déclaré: ‘Le climat change. C’est à cause du réchauffement climatique, comme vous l’appelez. Nous nous l’appelons motokari. A cause de lui, les poumons de la terre sont malades. Nous devons respecter ce monde, nous ne pouvons pas continuer à détruire la nature, la terre, les rivières. Vous ne pouvez pas continuer à détruire nos vies. Nous les Indiens nous savons comment protéger nos forêts’.
Parce qu’ils vivent dans des endroits du monde où son impact est le plus marqué et que leurs vies dépendent largement ou exclusivement de leur environnement naturel, les peuples indigènes sont davantage affectés par le changement climatique. Leurs territoires, riches en ressources naturelles, sont également menacés par de nombreux projets de développement tels que l’exploitation minière et forestière ou encore l’élevage intensif.
De telles opérations détruisent l’habitat des peuples indigènes et la déforestation engendrée accroît les émissions de dioxyde de carbone, l’une des principales causes du changement climatique.
Partout dans le monde, les peuples indigènes se battent contre des compagnies, des individus et des gouvernements qui spolient leurs terres et leurs ressources et dont les activités menacent leur environnement. En Amazonie brésilienne, les Indiens guajajara protègent ainsi le territoire des Indiens awá isolés contre des gangs de bûcherons armés qui envahissent leur territoire et avaient incendié leur forêt en octobre dernier.
Mais le plus dérangeant est que les peuples indigènes voient maintenant leurs droits violés et leurs territoires dévastés au nom des efforts déployés pour atténuer les effets du changement climatique.
La construction de barrages hydroélectriques ou encore la production de agrocarburants visant à obtenir une énergie plus verte permettent plus facilement de s’approprier, d’exploiter et, dans certains cas, de détruire le territoire des peuples indigènes. Les terres des Guarani du Brésil, autrefois gardiens de 350 000 km2, leur ont par exemple été spoliées pour laisser place aux plantations de canne à sucre utilisée pour produire de l’éthanol. Les Guarani se retrouvent désormais à vivre dans des campements de fortune au bord des routes ou sur de petites parcelles cernées par les plantations où maladies, malnutrition et dépression sont monnaie courante.

Plantation de palmiers à huile, Pérou. (C) Thomas Quirnyen / Survival
Les communautés indigènes doivent être consultées sur tout projet affectant leurs territoires. Il est aujourd’hui essentiel que les États prennent en compte les droits des peuples indigènes dans l’élaboration de leurs politiques environnementales et reconnaissent leur rôle primordial dans la lutte contre le changement climatique. Selon le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), assurer les droits territoriaux des communautés indigènes permet de lutter contre la déforestation.
Stephen Corry, directeur de Survival International, le mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes, a déclaré : ‘Nos sociétés industrielles sont responsables de la destruction du monde naturel et de la pollution de l’atmosphère. Les peuples indigènes, en revanche, ont prouvé qu’ils savaient mieux que quiconque prendre soin de leur environnement. L’arrogance dont nous faisons preuve en assurant que ‘nous’, sociétés industrialisées, détenons toutes les réponses et en marginalisant les peuples indigènes est scandaleuse. Il est temps d’écouter les voix de ces peuples et de reconnaître que nous ne sommes que des partenaires secondaires dans la lutte pour protéger l’environnement’.
Des os et débats